À l’heure où la numérisation des services publics est devenue une priorité nationale, la CNOPS (Caisse Nationale des Organismes de Prévoyance Sociale) continue de maintenir des pratiques archaïques indignes d’un organisme gérant les droits de santé de milliers de fonctionnaires marocains.
Alors que ses affiliés sont des fonctionnaires titulaires de la fonction publique, disposant d’un CDI, d’attestations de salaire permanentes ou de pensions régulières, la CNOPS persiste à les balloter dans un système bureaucratique désuet. Pas de carte électronique acceptée automatiquement par les médecins, cliniques, hôpitaux et pharmacies comme la Carte Vitale verte en France, mais plutôt un amoncellement de prospectus, codes-barres et bulletins de soins mal conçus, illisibles et fastidieux à remplir.
Un gaspillage humain et administratif
Contrairement à la carte Vitale, qui fluidifie les démarches et réduit les coûts, le système actuel de la CNOPS mobilise inutilement plus de personnel, engorge les guichets et génère des files d’attente interminables. Les employés, débordés et irrités, se retrouvent face à des patients frustrés qui, dans bien des cas, finissent par renoncer purement et simplement à leurs remboursements.
Résultat : les allers-retours, les frais de transport et le temps perdu coûtent parfois plus cher que les maigres sommes remboursées.
Une humiliation pour les patients
Visiter certains bureaux, notamment ceux de la MGEN (Mutuelle Générale de l’Éducation Nationale), relève de l’épreuve. Les conditions d’accueil, l’amateurisme de la gestion et l’absence totale de dignité donnent envie, selon les mots de plusieurs affiliés, de “vomir ou faire scandale”. Un comble quand on sait que les principaux concernés sont des enseignants, chercheurs et cadres de l’éducation nationale, censés être respectés et protégés.
Qui bloque la modernisation ?
La question est claire : qui empêche la CNOPS de franchir le pas d’une vraie digitalisation ?
Il n’existe aucune justification technique ni financière valable pour continuer à imposer aux patients ce flou et cette médiocrité, sauf si cette inertie facilite le détournement de leurs droits.
Et les syndicats ? Silence complice
Les syndicats, pourtant présents dans les conseils d’administration de la CNOPS, brillent par leur silence assourdissant. Pire encore, certains observateurs dénoncent leur complicité, soupçonnant qu’ils profitent eux aussi de ce désordre organisé.
Une honte nationale
À l’heure où le Maroc ambitionne de généraliser la couverture médicale et d’améliorer ses services publics, maintenir un tel système rétrograde est une honte nationale. Les patients méritent dignité et efficacité, pas une bureaucratie humiliante digne d’un autre siècle